Les Papotages de Nana

Au revoir 2018…. tu ne me manqueras pas.

Salut par ici,

 

BONNE ANNEE !!!!!!

 

C’est peut être un peu bateau mais je vous souhaite sincèrement le meilleur pour la nouvelle année qui commence.

Vous me connaissez, je ne prends pas de résolution en début d’année parce que personne ne les tient jamais plus de 3 semaines alors autant ne pas se mentir à soi-même et rester dans le vrai en ne tirant pas des plans sur la comète, impossibles à réaliser.

En plus de ça, la vie nous réserve toujours des surprises (bonnes ou mauvaises) et il faut apprendre à composer avec. Bien souvent, ça ébranle un peu nos bonnes résolutions et notre bonne volonté. C’est donc assez facile de revenir dans notre zone de confort pour éviter de souffrir, éviter de se confronter à des situations qu’on n’a pas envie de gérer etc.

 

Pour ma part, 2018 a été une année chaotique. Je ne dirai pas qu’elle a été totalement pourrie – j’essaie toujours de voir le verre à moitié plein et de tirer les enseignements d’une situation donnée – mais je dois dire que 2018 a mis à mal ma tranquillité d’esprit. Pour tout vous dire, j’ai longuement hésité à vous raconter en détail cette année. Habituellement, je fais toujours un petit bilan en 12 photos, une par mois parce que c’est fun, c’est léger et parce que j’ai des choses cools à vous raconter.

Si c’est pour vous déprimer, c’est pas la peine, il suffit d’allumer la tv.

Et puis avec le recul, j’ai réfléchi et je me rends compte que c’est important de partager toutes les expériences mêmes les moins bonnes. Si lire ces lignes peut faire écho chez une ou 2 personnes alors raconter mon année n’aura pas été vain.

 

Attention : personnes dépressives, passez votre chemin ou prenez un xanax avant de vous lancer dans la lecture de ce qui va suivre. Pour moi, c’est un peu un exutoire, en plus d’être un partage d’expérience. Et promis, je reviens très vite avec des choses plus légères et surtout POSITIVES.

 

En gros, en 2018, j’ai pris plusieurs claques dans le visage…

Première petite claque : On m’a fait d’abord fait comprendre que j’étais une vieille blogueuse et que j’étais donc OUT. Pour mémoire, j’ai 39 ans. Je vous laisse juger de mon grand âge. Cela m’a donc valu d’être remerciée de partenariats que j’avais avec le blog (que je ne citerai pas car j’en garde un bon souvenir malgré tout).

Il est vrai qu’à l’inverse de beaucoup de « jeunettes », je ne passe pas mes journée sur Instagram à raconter ma vie en story, je ne déballe pas devant tout le monde tout ce que je reçois (un peu de décence ne fait jamais de mal) et j’essaie de garder un petit jardin secret pour préserver mes proches du voyeurisme et de la fausseté qui règne en maître sur les réseaux sociaux. J’ai également un vrai job à côté, dans lequel je m’épanouis et sur lequel je me concentre car c’est ça qui me fait vivre, qui m’éclate le plus et permet de payer les factures.

Mais, au fond, qu’est-ce que ça peut foutre quel âge j’ai? Du moment que je suis dans la cible du produit, de la marque? Et si à 39 ans, je suis out en 2019, à quel âge sera t’on « vieille » en 2022? Mesdemoiselles qui avez 30 aujourd’hui, méfiez vous, vous êtes déjà presque périmées….

 

D’une manière plus générale, ce qui est permis dans le monde des blogs et des influenceurs ne serait pas du tout admissible en droit du travail: un employeur qui se permettrait de licencier une salariée en raison de son âge pourrait aisément être retoqué pour discrimination. Mais comme on est dans le merveilleux monde des blogs où les filles sont toutes des idiotes écervelées (second degré hein), on peut se permettre de les jeter comme des chiffons sales, après usage.

 

Deuxième claque un peu plus grosse : Un client a estimé que j’avais manqué de loyauté en ne l’informant pas de ma grossesse. Pour replacer les choses dans le contexte, c’est un dossier qui date de fin 2016 (à une époque où mon « état » était plus que visible sauf pour ce client tellement autocentré qu’il n’avait pas vu mon excédent de ventre de presque 8 mois) et qui s’est prolongé jusqu’en 2018. J’ai plutôt très bien géré ce dossier puisque j’ai gagné exactement ce que j’avais annoncé au client. Mais voilà qu’en recevant ma dernière facture, la personne refuse de payer parce que j’aurais selon elle manqué de loyauté en ne l’informant pas de mon état à l’époque où j’ai accepté le dossier. Pire, j’aurais du transmettre le dossier à quelqu’un qui était en capacité de le gérer.

Oui vous avez bien lu. En 2018/19, on en est là et je cite cette personne mot pour mot, je n’invente rien !

 

Au début, ça m’a fait rigoler, tant de bêtise: Est-ce qu’on doit publier un bulletin de santé comme la reine mère et justifier qu’on a les capacités mentales de travailler quand on est une femme, enceinte de surcroît? Aujourd’hui, ça ne me fait plus du tout rire. Au contraire, je suis en colère (et pas tellement pour ma facture au fond). L’égalité de traitement homme/ femme dans le travail n’est pas pour demain, c’est moi qui vous le dit. Quand on entend ce genre de propos…. On a encore pas mal de boulot à accomplir, nous les femmes, pour montrer qu’on peut travailler, porter la vie, s’occuper de sa famille et être douée dans tout ça à la fois. On peut aussi confier certaines taches à un conjoint quand on a la chance d’en avoir un. Bref, en 2019, les codes n’existent plus. C’est à nous d’inventer la vie qui nous ressemble. Soyons ouvert d’esprit et voyons nous les uns les autres juste comme des êtres humains, bordel, sans différence de sexe, d’appartenance religieuse, de couleur, d’orientation sexuelle etc….

 

Troisième et dernière méga claque : Ce qui m’a achevée relève du personnel.

En juin, j’ai vécu un événement traumatique dont je pensais pouvoir me relever plus facilement. Je fais partie du quota d’une femme sur 4 qui a vécu une fasse couche. Je déteste ce terme. Dans mon cas, je préfère parler de grossesse arrêtée ou non évolutive. On l’a su tardivement à presque 10 semaines alors qu’on se rendait tranquillement chez Gygy pour le bilan des 2 mois (croyant à une grossesse aussi cool que pour Baby T sans aucun symptôme). Quelle ne fut pas la descente aux enfers quand j’ai vu que l’image sur le monito ne correspondait pas au stade où j’en étais. Et le doppler qui est resté désespérément silencieux… Là, j’ai su. Pas besoin de me faire un dessin.

 

Rdv est pris à la maternité où Baby T était née quelques mois plus tôt. Compliqué de ne pas pleurer tout du long. Bien que je sois tout de suite prise en charge comme une urgence absolue, j’étais quand même là à attendre au milieu de ces femmes ostentatoirement enceintes, qui me regardaient comme un ovni au ventre « vide », illégitime dans ce lieu réservé aux futures mamans, prêtes à donner la vie. Il a ensuite fallu opter entre la voie médicamenteuse, seule à la maison et l’hospitalisation et ses contraintes. J’ai choisi (si on peut dire) de faire ça chez moi, avec des médicaments. Et avec le recul, je ne sais pas si c’était la bonne décision (pour moi). A l’hôpital, je n’aurais rien eu d’autre à gérer que mes émotions. Prendre des médicaments a été une torture, comme si je m’auto administrais le dernier cachet du condamné à mort. C’était intolérable, insupportable. Et pourtant, je sais bien qu’objectivement, c’est la méthode douce, celle dont on se remet le mieux, sans complication pour l’éventuel après.

La douleur a été autant physique que morale. On vit un mini accouchement, seule et sans dénouement joyeux. On a quelques heures pour se préparer au deuil alors que la veille on croyait porter la vie en soi. Cette semaine là, on a arrêté l’allaitement avec Baby T. Une autre déchirure mais je ne voulais pas qu’elle soit imprégnée de ces saletés de molécules que je venais d’ingérer. C’est peut être l’une des semaines les plus compliquées que j’ai eu à vivre. Et avec ça, il fallait garder la tête haute, continuer à affronter le monde extérieur, travailler alors qu’on se vide, s’occuper de cette petite fille merveilleuse qui est là, qui n’a rien demandé, qui est pleine de vie. et qui ne comprends pas du haut de ses 17 mois pourquoi maman est triste.

Quelle expérience, quelle injustice ! Je ne souhaite ça à personne.

 

Et pourtant, sur le coup, j’ai vraiment cru que j’avais tenue le choc et que la dépression m’avait épargnée. C’est faux ! C’est un traumatisme qui revient à chaque cycle menstruel, qu’on décide de poursuivre l’aventure ou pas d’ailleurs. C’est un échec qu’on revit tous les mois. On a été enceinte une 2ème fois mais on n’a pas 2 bébés. On hésite à se relancer, on a peur : si ça se passe bien, c’est forcément un équilibre fragile pour lequel on va compter les jours, les signes avant coureurs…, si ça se passe mal alors on remet tout en question. Est-on capable de donner la vie à nouveau? Est-ce qu’on est périmé à tout jamais et il faut se faire une raison? Et que dire à tous ces gens qui te demandent « Alors c’est pour quand le 2ème? »

C’est d’une violence.

 

Finalement, je trouve qu’on est assez mal accompagnée dans cette épreuve. Ma maternité a été géniale, malgré tout et je n’irai jamais en dire de mal. Mais, je trouve ça tellement dur d’être au milieu de ces femmes bien rondes dans la salle d’attente, se sentir si différente, entendre parfois le discours de médecins qui essaient de vous rassurer en disant que c’est banal, que ça arrive tous les jours, c’est sans doute mieux comme ça, la nature est bien faite…. que nombre de femmes le vivent sans même le savoir et qu’on finit par oublier. La preuve que non, 7 mois après, je n’ai pas oublié et je crois que je n’oublierai jamais.

J’en parle parce que ça n’est pas un tabou, pas une honte. Et ce qui m’a fait le plus de bien dans cette épreuve, c’est de pouvoir en parler avec une amie qui avait vécu la même chose quelques temps avant. Elle est la seule à avoir compris ce que je ressentais, à ne pas diminuer ma peine et m’inciter à pleurer pour l’évacuer plutôt que de la ranger dans un coin, comme un fait banal.

Donc, aujourd’hui si mon récit peut servir à ça, j’en serais très contente.

 

Pour conclure cet article bien morose mais dans lequel je me livre (comme je le fais rarement), je ne suis pas mécontente de clôturer cette année que je n’ai pas aimée, à cause des questions de société archaïques qu’on croirait sorties du Moyen-Age qu’elle a suscitées et pour ce deuil « banal » qu’il a fallu affronter.

Maintenant, 2018 a également vu les prémices de grands projets. Mais, j’ai envie de les attribuer à 2019, histoire de refermer ce chapitre et commencer une nouvelle aventure, toute neuve. Tout ça, je vous en reparle très vite, il y a des choses auxquelles vous allez être associés et j’espère sincèrement que ça vous plaira (teasing d’influenceuse 2019 ahah).

 

Bises et encore une très bonne année nouvelle à toutes et tous. Cheer up !

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10 réponses à “Au revoir 2018…. tu ne me manqueras pas.”

  1. Karine dit :

    Bonjour, une année difficile en effet. Ma mère a véçu deux fausses couches avant ma naissance et j’ai bien compris dans mon enfance qu’elle aimait ces enfants qu’elle n’avait pas connus. Pour m’être retrouver de trop nombreuses fois dans une salle d’attente avec des femmes au ventre bien rond alors que le mien ne veut pas du tout renouveler l’expérience, je comprends ta douleur. J’essaie d’accepter les choses et j’avoue que ca m’est également difficile de voir les cycles revenir à chaque mois. Merci d’avoir partager cette expérience et je te souhaite que le meilleur pour 2019!

    • JOhanna dit :

      Merci pour ton commentaire. Je vois qu’on est vraiment nombreuses à avoir vécu ça. J’espère que plus on en parlera plus ça sera facile à gérer pour toutes celles qui le vivent et leur entourage qui ne comprennent pas forcément (surtout qui ne comprennent pas qu’on considère le deuil d’un enfant alors qu’on ne l’a jamais connu finalement). Je te souhaite également le meilleur pour 2019 !

  2. Sissi dit :

    Si je peux me permettre JOhanna, voilà les coordonnées d’une association qui pourra te venir en aide : https://association-agapa.fr/
    Je te souhaite de réussir à retrouver ta joie de vivre et de vivre une année 2019 douce et sereine.

    • JOhanna dit :

      Oh merci pour le lien. Aujourd’hui, je suis (presque) remise de cette histoire mais ça peut servir à d’autres qui passeront par là.
      Une belle et heureuse année à toi aussi 🙂

  3. AsianGirl dit :

    C’est fou ça, une femme sur quatre et tellement peu en parle…
    J’espère que tu n’as pas beaucoup de clients comme celui que tu cites!
    Sinon moi aussi je suis contente d’en avoir fini avec 2018 et j’ai hâte de voir ce que 2019 me réserve (car elle commence déjà très mal…)
    Je te souhaite plein de bonnes choses pour cette année!!

    • JOhanna dit :

      Merci pour ton petit mot 🙂

      Et oui, 1 femme sur 4 mais peu de témoignages. Pourvu que ça évolue, ça aussi.

      Globalement j’ai peu de clients cons. J’ai tendance à penser qu’on a les clients qu’on mérite ou des clients qui nous ressemblent, au choix.
      De temps en temps, il faut bien un abruti pour se souvenir que tous les autres sont cools.

      Une très belle année à toi aussi 😉

  4. Eva dit :

    Difficile de trouver des mots justes. Je n’ai pas vécu cette douleur mais d’autres suite à un long parcours pma. Moi j’aime votre blog; votre douceur, vos articles sincères ! Merci et même si vous n’êtes donc pas une star insta ben tant mieux je trouve perso triste de vivre de ses partenariats. Je vous souhaite tellement d’amour et de douceur pour 2019. Vous et toute votre belle famille ♡♡♡

  5. maman dit :

    Et il y a aussi moi qui ai compris tout ce que tu as traversé en 2018…
    Parce que tu es mon petit <3, que je ferais tout pour prendre ta peine et que je t'aime !

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